Repousser les frontières du tangible grâce aux tokens
L'efficacité opérationnelle offerte par la tokenisation fait des merveilles : simplification des tâches de back office, appréciation du risque en temps réel plus précise, cybersécurité, et expérience client plus fluide. Pour autant, les tokens sont encore loin d’avoir révélé tout leur potentiel ! Le jeton est en passe de révolutionner les modèles économiques de la gestion financière. Ce n’est qu’une question de temps.
La tokenisation est porteuse de transformations. Elle l’a déjà démontré dans les services financiers : des tokens d’authentification de paiement aux jetons financiers accessibles sur appareils mobiles permettant une expérience digitale des services financiers, la tokenisation facilite les opérations directes de banque à banque. Les tokens ont même transformé le financement du commerce, en permettant de suivre, en temps réel, les activités des chaînes d’approvisionnement afin de mieux apprécier le risque à chaque étape du transport des marchandises à travers le monde.
Cette efficacité opérationnelle offerte par la tokenisation fait des merveilles : simplification des tâches de back office, appréciation du risque en temps réel plus précise, cybersécurité, et expérience client plus fluide. Pour autant, les tokens sont encore loin d’avoir révélé tout leur potentiel ! Le jeton est en passe de révolutionner les modèles économiques de la gestion financière. Ce n’est qu’une question de temps.
Représentation du tangible et de l’intangible
Les tokens permettent de redéfinir tout ce qui peut être titrisé. Avec les tokens, il est désormais possible d’aller au-delà du simple échange de marchandises, de dépasser la valeur apparente des sociétés, leurs solutions et leur valeur de marché. Ces actifs numériques permettent en effet de créer de la valeur dans le domaine de l’intangible, là où les idées, les concepts et les pensées peuvent s’échanger — où tout ce qui relève en apparence de l’existentiel peut se traduire en valeur monétaire réelle sans revêtir de forme tangible. La valeur des actifs, et donc la richesse, n’est plus liée à une réalité temporelle : il existe désormais une alternative, le token, représentation « sonnante et trébuchante » du mouvement synaptique et de la vivacité intellectuelle. La propriété intellectuelle peut désormais se négocier avant même de revêtir une preuve physique ou de se manifester sous une forme physique connue.
Bien plus qu’un outil d’aide aux décisions d’entreprise ou au positionnement de marché, les données peuvent devenir un marché en soi. Le renseignement, l’analyse, les idées, toutes ces notions, une fois tokenisées, peuvent désormais constituer un actif à part entière doté d’une valeur marchande qui lui serait propre. Et ces idées peuvent être gérées dans le cadre d’un marché, à l’instar de n’importe quel autre actif classique
Derrière la gestion de l’identité
Penchons-nous sur la question de l’identité et de la confidentialité qui entoure l’identité d’un particulier, d’une entreprise ou d’un actif. L’identité est un des piliers du système financier. Dynamique et contextuelle, l’identité est aujourd’hui perçue — avec le règlement RGPD — comme la donnée la plus sensible et la plus cruciale qui fait l’objet d’une protection règlementaire spécifique. Divulguer des informations personnelles identifiables sans autorisation peut coûter extrêmement cher. Or, l’identité n’est pas tangible — il s’agit d’un concept, d’un principe, d’une idée. La confidentialité qui entoure l’identité est encore plus précieuse, et pourtant, elle est tout aussi intangible que l’identité. Ces concepts ont de la valeur, une valeur monétaire, et possèdent déjà tous les deux leur version tokenisée.
Il existe même des marchés sur lesquels ces concepts s’échangent : en vue d’accéder à d’autres biens et services. Aujourd’hui, ces actifs ne sont pas gérés à la mesure de leur valeur de marché ; pourtant ce serait possible et devrait l’être.
Le jeu vidéo semble a priori sans intérêt pour la gestion d’actifs, à moins de parler d’une société de jeux vidéo cotée en bourse. Cette activité offre cependant un modèle qui pourrait servir d’exemple pour la création de nouveaux actifs. L’identité dans les jeux vidéo est liée aux pouvoirs, aptitudes, armes supplémentaires et autres structures de pouvoir contenus dans le jeu. Ces jeux ne sont pas compartimentés entre chaque joueur, mais fonctionnent comme de vastes réseaux composés de milliers, voire de millions de joueurs connectés dans le monde. Les identités, et leurs caractéristiques qui ont de la valeur, font souvent l’objet d’échanges sur ces réseaux entre les joueurs cherchant à acquérir de nouveaux pouvoirs, outils, et accès ou souhaitant intégrer une équipe. L’identité dans le jeu vidéo constitue un marché en soi, un marché conceptuel et non temporel. Et ces « actifs-identités » se gèrent, se négocient et font l’objet de spéculations à l’instar de n’importe quel autre actif financier traditionnel dans le marché du jeu.
Le token, nouvelle valeur de la donnée et des concepts
Les tokens permettent à ces marchés conceptuels d’exister dans le vaste monde de la finance, en leur donnant la possibilité de générer de la valeur, de l’échanger et de l’optimiser. Grâce aux tokens, il est possible de titriser une multitude de concepts centrés ou fondés sur les données. Ils permettent d’aller au-delà d’un marché tangible en trois dimensions pour structurer, fixer un prix et échanger dans de nouvelles dimensions.
La tokenisation offre aux gestionnaires d’actifs la possibilité de créer de nouvelles classesd’actifs secondaires qui ne relèvent que de l’imaginaire (littéralement). Les tokens facilitent l’hyperfragmentation des marchés, en permettant même à un marché composé de deux acteurs de structurer une idée et d’en négocier la valeur. Même les modèles de distribution permettant d’échanger ces idées tokenisées ont de la valeur. Percevoir la manière dont un concept va devenir viral et sur quel marché revêt de la valeur, elle-même titrisable. Comment les idées se transmettent-elles, où trouvent-elles un ancrage, qui y adhère et les achète ? Toutes les réponses à ces questions peuvent également être tokenisées. Les marchés d’idées vont devenir une classe d’actifs. Facilement reproductible, ce modèle économique requiert la multiplication de classes d’actifs secondaires pour répondre à la demande de données. La donnée est un actif, et le jeton son sésame sur les marchés.
La gestion d’actifs de demain ne sera donc que visions, rêves, idées et réflexions.
Tout ce qui peut se concevoir peut être transformé en token, et tout ce qui peut être tokenisé peut être titrisé. Ce qui peut être titrisé peut s’échanger.
Tout a une valeur sur un marché donné, et n’importe quel marché est gérable. La gestion d’actifs de demain tiendra à l’essence même des rêves. Au sens propre du terme.
GHELA BOSKOVICH Fondatrice / Présidente des partenariats Fintech et Regtech FemTechGlobal / Rainmaking et Startupbootcamp. |