Obtenir la donnée et l’utiliser facilement dans ses choix d’investissement : tout l’enjeu de la révolution ESG dans la Gestion
Année après année, les acteurs de la finance intègrent davantage les enjeux du développement durable dans leurs stratégies d’investissement et dans leurs rapports avec leurs partenaires commerciaux.
La pression des investisseurs a pesé sans nul doute de tout son poids dans la décision d’intégrer cette nouvelle dimension. Et déjà beaucoup de professions de foi sont apparues dans les principes d’investissement des gérants et les prospectus des fonds. Seulement, entre les élans de sincérité et la réalité des politiques de gestion, il y a parfois un écart que permettait une absence de norme dans la définition et surtout la mesure des ambitions.
La mise en place récente de la réglementation européenne sur ces sujets, avec notamment les directives « Disclosure » et « Taxonomie », vient y remédier en imposant des définitions et la transparence la plus étendue sur les intentions, mais surtout une mesure des objectifs et donc des progrès réalisés lorsqu’on affirme avoir une gestion ESG1.
Pas de mesure des progrès sans donnée ESG
Enjeu clé de la finance durable, la donnée sur les différents critères ESG est l’objet de toutes les négociations au sein des groupes de travail européens mais aussi d’une bataille commerciale intense entre les fournisseurs de données.
La bonne nouvelle reste que l’offre de services est étendue et qu’il est même possible de collecter les données brutes directement auprès des entreprises. C’est ce que fontles gestionnaires des Private Markets, qui n’ont pas nécessairement d’autres solutions que de distribuer des questionnaires aux entreprises objet de leurs participations pour collecter les données dont ils ont besoin. C’est également un choix réalisé par les plus avancées des sociétés de gestion dans le monde du listé qui préfèrent travailler sur des données de première main et maîtriser complétement leurs méthodologies de calcul de leurs ratios de gestion.
Ainsi donc, chaque acteur de la gestion durable se doit d’avoir les données adaptées aux axes définis dans sa stratégie d’une part, et l’organisation opérationnelle lui permettant de les utiliser efficacement dans son process d’investissement, d’autre part.
Le choix de données « faites à la maison »
S’agissant de la disposition des données, la récente étude2 menée par SGSS auprès d’une trentaine de gestionnaires d’actifs européens, a montré que la plupart des répondants utilisait plus d’un fournisseur de données comme base de leurs analyses mais aussi qu’une très grande majorité d’entre eux révisaient les mesures obtenues de ces agences d’analyse avec leurs propres opinions, tirées de leurs entretiens avec les entreprises dans lesquelles ils investissent.
C’est sans nul doute un signe de maturité de ces gérants qui cherchent à s’approprier la mesure des efforts des entreprises objets de leurs participations. Au-delà, c’est une difficulté supplémentaire pour partager une vision objective de la situation d’une entreprise au regard des critères de développement durable. En effet, les mesures du positionnement d’une entreprise sur quasiment tous les critères ESG sont déjà très diversement évalués d’un fournisseur de données à l’autre.
Cependant, la difficulté de l’exercice d’intégration de la dimension de développement durable ne s’arrête pas là. Il faut encore être capable d’utiliser ces données au quotidien dans les applications de gestion.
Pas facile d’intégrer ces données dans le processus d’investissement
Très souvent, les gérants utilisent une base ESG distincte de leur PMS3 dans lequel ils réalisent leurs choix d’investissement. Ces bases ESG sont plus ou moins artisanales, parfois beaucoup dans le cas du non coté. Elles sont alimentées souvent à la main, là encore surtout dans le non-listé, et sont souvent utilisées pour constituer un premier niveau de filtre pour définir l’univers d’investissement autorisé, compte tenu de différents choix d’exclusion.
Difficile, dès lors, de panacher plusieurs critères financiers et non financiers.
Difficile de réaliser des simulations pour apprécier les conséquences d’un choix de valeur sur des critères d’impact positif d’un portefeuille, comme la limitation de sa température ou la limitation de ses émissions de gaz à effet de serre…
Difficile encore d’utiliser ces données tout au long de la chaîne de traitement, que ce soit pour les réconciliations du middle office, les contrôles dépositaires ou la production de rapports pour les investisseurs bien sûr, mais aussi maintenant pour les communications rendues obligatoires par la nouvelle réglementation européenne (rapport annuel SFDR notamment).
De nombreuses Fintechs proposent des solutions de gestion de données (contrôle de qualité de données de plusieurs fournisseurs, panachage de données de plusieurs provenances…) et d’optimisation de calculs. Mais outre le fait que ce sont souvent des traitements externes, elles ne proposent que des fonctionnalités limitées à certains besoins.
CrossWise : la solution pour réaliser vos ambitions ESG
Des solutions complètes existent pourtant, permettant à la fois d’intégrer de manière automatisée les bonnes données, propres à chaque société de gestion, de les utiliser ensuite directement dans le PMS3 et de paramétrer des règles de gestion sur la base des choix d’investissement ESG réalisés.
C’est notamment l’ambition de la plate-forme CrossWise, développée par SGSS en partenariat avec SimCorp, qui se propose de permettre aux gérants d’utiliser les données ESG au cœur de leurs dispositif de choix d’investissement, d’une manière identique aux données financières.
C'est simplement dans ce but que CrossWise a été conçu, et cela commence par s'assurer que le PMS3 est correctement interfacé avec les sources de données de chaque client. Ensuite, l'ensemble des données ESG sera utilisé tout au long du processus d'investissement, pour les contrôles de conformité pré-négociation et pour tous les opérations de middle office.
Ce faisant, les données ESG sont pleinement intégrées à la méthodologie d'investissement et ne sont plus un simple élément additionnel, géré séparément dans un processus inefficace qui limite les ambitions des gestionnaires d'actifs et les empêche d'agir conformément à leurs convictions ESG.
1Environnement, social et gouvernance
2Enquête réalisée par SGSS au premier semestre 2021 auprès de 30 de ses clients gestionnaires d’actifs (cotés et non cotés) et investisseurs institutionnels
3Portfolio management system : plateforme de gestion de portefeuille