Une technologie pérenne pour la gestion d’actifs et de patrimoine
Gérer la dette technologique pour optimiser des modèles opérationnels cibles évolutifs. Comment les grandes entreprises envisagent-elles le retrait des systèmes existants, l’adoption des technologies émergentes, la gestion et la gouvernance des données, tout en alignant les contrôles et en fusionnant les flux de travail ? Franck BONTE, MD & CIO, Société Générale Securities Services, nous l’explique.
Historiquement, le secteur de la gestion d’actifs a été confronté à un dilemme crucial entre la gestion d’un portefeuille d’applications étendu mais daté, la recherche d’une plus grande efficacité opérationnelle, la volonté de tirer parti des nouvelles technologies et d’explorer de nouvelles opportunités, et la maîtrise des coûts informatiques.
L’idée initiale, peut-être la plus simple, était de ne pas s’inquiéter de la dette technique, afin de protéger les clients, d’investir sur le long terme ou de s’attaquer aux contraintes réglementaires nécessaires, qui sont nombreuses dans notre secteur d’activité.
Mais le monde a changé et les grandes entreprises sont confrontées à de nouveaux défis qui ont un impact sur leur vision des systèmes en place :
1 - Il y a un fort besoin d’améliorer l’expérience client, de simplifier l’accès aux données et de jeter les bases de nouvelles solutions utilisant des technologies innovantes, telles que l’apprentissage automatique, l’IA générative et autres systèmes robotiques, pour améliorer la gestion des processus et augmenter les taux d’automatisation.
2 – Il est nécessaire de construire des applications modernes basées sur un environnement plus flexible, en utilisant l’Open Source, les services de cloud et des applications web, faciles à déployer et à maintenir, répondant aux besoins métiers avec des améliorations mineures ou substantielles, gérées via des méthodes Agile, moins coûteuses et plus efficaces. Ainsi, les applications déployées au cours des dix dernières années sont beaucoup mieux adaptées à nos marchés.
3 – Nous devons protéger nos clients contre les attaques et la cybercriminalité. Cela nécessite une plus grande attention de la part des équipes de sécurité, mais aussi des investissements pour accroître la protection des systèmes et des données, pour les gestionnaires d’actifs et l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris les données des clients qui constituent la partie la plus sensible de l’écosystème. Le rapport TEHTRIS1 (Threat Intelligence) confirme qu’en 2023, les entreprises sont attaquées, mais leurs clients également.
La dette technique devient ainsi notre talon d’Achille. La dette technique ne respecte pas les exigences précitées. Il s’agit de systèmes de back-end qui interagissent difficilement avec les clients, ce qui perturbe l’expérience client dans son ensemble. Elle nécessite un temps de commercialisation plus long, ce qui rend le client méfiant vis-à-vis de notre capacité de transformation. Elle nécessite un effort de maintenance considérable pour faire face au risque toujours plus élevé de cyber-attaques, mobilisant des experts sur des développements délicats. Elle nous oblige à créer des processus coûteux pour rassurer les régulateurs sur notre capacité à fournir des services sécurisés. Le volume d’applications vieillissantes reste un frein à la transformation de nos modèles opérationnels et à la recherche de rentabilité et de sécurité accrue.
Pour maîtriser notre dette technique et mobiliser efficacement les investissements importants nécessaires à la transformation des anciens systèmes, il est nécessaire de gérer le paradoxe d’un ajustement immédiat de nos systèmes d’information pour faire face aux cyber-risques, et d’une transformation à long terme pour s’appuyer sur les services clients de nouvelle génération.
Chez Société Générale Securities Services, nous nous efforçons, d’une part, de protéger nos clients contre les cyber-risques, en mettant systématiquement à jour les aspects de sécurité de nos anciens systèmes d’information afin d’assurer leur intégrité. D’autre part, nous investissons dans SG Markets, la plateforme digitale en architecture ouverte de Société Générale, pour offrir à nos clients une large gamme de solutions, alimentées par l’intelligence artificielle et des moteurs de règles, permettant une personnalisation de l’expérience client, intégrant d’anciens processus, digitalisés et modernisés.
La valeur ajoutée générée par cette transformation nécessite des processus sécurisés, quel que soit leur ancienneté, et une réduction du temps passé à se transformer, car les services sont en constante transformation (que ce soit pour des raisons de sécurité ou de transformation plus profonde) et tirent parti des informations des clients qui proviennent des anciennes applications.
La prise en charge des anciens systèmes d’information permet, à tous les niveaux de l’organisation, de renouer avec l’expérience client et de créer un plus grand potentiel d’amélioration de nos services, en particulier la compensation et le règlement, la conservation et l’administration de fonds, en tirant à nouveau parti des connaissances fonctionnelles et de l’expertise existantes au service de l’expérience client.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Cette transformation constante nous permet de mieux maîtriser le vieillissement de nos systèmes d’information.
Elle permet également de capitaliser sur la connaissance historique des besoins de nos clients, basée sur nos systèmes, pour mieux les accompagner et transformer cet « héritage » coûteux en un patrimoine précieux.