ESG - Où en sommes-nous aujourd’hui ?

09/03/2023

Depuis longtemps, la Commission européenne (CE) souhaite accélérer la croissance de la finance durable, en encourageant les investissements tenant compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) spécifiques. En 2018, trois propositions législatives ont ainsi été publiées avec l’objectif de créer une taxonomie de la finance durable au sein de l’Union européenne (UE), d’améliorer la transparence des investissements durables et des risques que cela implique, et enfin de créer des indices de référence bas carbone.

D’un côté, les gestionnaires d’actifs ont été contraints de se réorienter vers des investissements intégrant des facteurs ESG et de se conformer à un nouveau cadre réglementaire d’investissement. De l’autre, la réglementation de l’UE offre de nouvelles opportunités et solutions aux investisseurs qui accordent, à juste titre, une attention accrue aux investissements « verts ».

Pour répondre aux attentes croissantes des investisseurs, plusieurs mesures ont ainsi été prises pour améliorer les stratégies d’investissement ESG.

L’une des premières étapes a été la création de labels contribuant à canaliser l’investissement vers des fonds poursuivant des objectifs durables. De nombreuses études de la Global Sustainable Investment Alliance ont ensuite permis de constater une augmentation considérable du nombre de produits financiers considérés comme durables. Mais le chemin à parcourir est encore long.

En 2019, la Commission européenne a publié sa principale réglementation ESG applicable aux acteurs des marchés financiers : le règlement SFDR sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers. En 2020, un autre règlement a été introduit : le règlement « Taxonomie » de l’UE, qui répertorie les activités économiques éligibles au secteur  

Préoccupation ESG concernant la normalisation et les véritables actifs verts

En réalité, le périmètre ESG croule sous les terminologies et les différents types de stratégies, ce qui multiplie le nombre d’interprétations possibles pour les facteurs de durabilité et ESG.

En ce qui nous concerne, plusieurs points attirent notre attention : un manque de précision dans la réglementation qui empêche l’harmonisation entre les différents produits ; la nécessité d’être inclusifs avec des stratégies sur les transitions ESG sans se concentrer exclusivement sur la considération du « vert foncé » ; enfin, la finance durable devrait également être présente sur le marché secondaire et non être limitée au marché primaire.

Enfin, nous constatons actuellement que plusieurs institutions parmi les principaux gestionnaires d’actifs décident de passer de l’art. 9 du SFDR (vert foncé) à l’art. 8 du SFDR (vert ou vert clair).

Face à une telle situation, on peut se demander si toutes ces réglementations ont réellement atteint leurs objectifs. C’est la question que nous avons posée à des grands observateurs de l’évolution des marchés. Vous découvrirez leurs points de vue et leurs idées pour relancer cette dynamique dans le premier chapitre de ce magazine.

Néanmoins, les actifs véritablement verts sont bel et bien réels.

Malgré les difficultés à respecter le cadre réglementaire, de plus en plus d’entreprises transforment leur organisation, leurs offres et leurs pratiques commerciales pour répondre aux attentes de leurs investisseurs. C’est également l’objectif de ce magazine que de permettre aux acteurs du monde de l’investissement d’expliquer de quelle manière ils ont réussi à atteindre leurs objectifs durables et à adapter leurs stratégies à la demande croissante d’un nouveau critère, à savoir la performance globale du fonds, tant financière que durable.

Dernières étapes en 2023 en matière de transparence verte ?

Comment le secteur financier peut-il franchir un cap en matière d’accélération de la production et de réalisation de cette « transparence verte » attendue depuis tant d’années par les investisseurs, les consommateurs et les producteurs financiers intéressés par l’économie verte, l’environnement et la préservation de la planète ?

Comment la réglementation peut-elle être plus favorable à ces initiatives et être complétée pour y parvenir ?

Voici quelques-unes des questions qui devraient être abordées en 2023, sachant que nous découvrirons cette année les premiers rapports ESG périodiques et que nous appuierons donc notre analyse sur une vision globale du marché européen dans le cadre de sa transformation ESG.

Notre magazine ESG donne la parole aux acteurs du secteur ESG pour qu’ils prennent position sur les questions vertes, de la réglementation aux exigences ESG pratiques, en partageant leur expérience et leur vision de ce que l’avenir nous réserve.

Nous espérons que vous apprécierez les contributions de ces experts à ce débat passionnant !

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